Souvenirs personnels

 

 

Je commence ce texte le 2 janvier 2001. Il sera complété au fur et à mesure des informations, des souvenirs, des questions.

Né dans un endroit spécial : La Monnaie de Paris, Vous savez en face du Vert-Galant, le jardin où se promenait ce roi "vert-galant", Henry IV. Donc la Monnaie de Paris un 9 juin 1947. A cette époque, il était encore très courant que les naissances se fassent à la maison. L'hôpital était encore plutôt associé à la mort.

Mais pourquoi la Monnaie de Paris ? Ce lieu à l'époque était le lieu de frappe de la monnaie française (Oui Monsieur) et des médailles. Mon grand-père maternel, Pépé Yoyo, y était rentré je crois en 1923 ou 24. Ma mère était née en 1920. Il était originaire du Bouceau, une petite ville près de Bayonne (pays Basque), où se trouvait les Forges de l'Adour. Il y avait appris le métier de tourneur. Au moment de la guerre de 14, il était marin, mécanicien, à fond de calles, et ce pendant toute la guerre. Lors d'une permission, il tomba amoureux de ma grand-mère, qui vivait à Dax ("Lorque je vous vite, vous m'épattate !", c'est ce qu'il disait à propos de cette première rencontre). Ils sont montés à Paris juste après la guerre.

A ce moment, il me racontait qu'il changeait de patron chaque jour. Comme il avait un "métier", il n'était pas tenu par la nécessité d'avoir une "place". Il pouvait dire merde au patron tous les jours. Et je pense, le connaissant que cela a du être le cas plus d'une fois. Mais que la naissance de ma mère l'a peut-être aussi calmé, et rendu sérieux, car pour sérieux, il l'était. Donc il s'est fait embauché comme tourneur aux Monnaies et Médailles, et il est "monté" rapidement dans la hiérarchie.

Pendant quelques temps il a fait (il n'en était pas très content) de l'espionnage technologique. Il était envoyé dans certains pays, Angleterre entre autre, pour "copier" des machines. Il considérait ainsi qu'il volait le travail des autres. De même il considérait que le meilleurs ouvrier de France était sans doute le faux-monnayeur qui venait d'être arrêté, et que plutôt que de l'emprisonner, il aurait été plus intelligent de l'embaucher. En tout cas très vite il est devenu chef des travaux, la fonction technique la plus haute, après ce sont des administratifs. Ce qui lui a valu un appartement dans le beau bâtiment qu'est l'Hôtel de Conti, quai Conti.

Mes parents n'étant pas très fortunés dans leur démarage de leur vie de couple ont vécu ainsi dans l'appartement de la Monnaie. D'où ma naissance en ce lieu. C'est donc dans l'appartement que j'ai appris à ... faire du vélo, dans le couloir. Nous y sommes restés jusqu'au 21 août 1954 , moment où nous avons emménagés dans un appartement en location avenue Claude Vellefaux, au n° 10. Mes parents avait pu avoir cette location, car habitaient au rez-de-chaussée Renée et Pierre Bertaud, amis de mes grands parents maternels, qui les avaient recommandés auprès du propriétaire. Donc je passais d'un appartement de rêve, au bord de la Seine, quartier Latin, à deux pas du Luxembours, des Tuilleries et du Louvre, pour un appartement de "deux pièces-cuisine", avec w-c, mais personnels, sur le pallier et poële à charbon dans la salle-à-manger qui fut ma chambre en même temps.