dernière mise à jour le 21 août 2005

 

Jusqu'en 1942, cette maison était un établissement de bain thermal.

Dans la partie gauche, les colonades, le rez-de chaussée abritait trois cabines de bain, et le premier étage trois chambres. L'établissement faisait hôtel et restaurant, et sans doute café.

Il fut acheté en 1923 par la famille Noguez habitant Donzac. La femme était Jeanne Besselère, dite Tante Jeanne, soeur de ma grand-mère paternelle. C'est elle qui tenait l'établissement qui fonctionnait ainsi avant l'achat. Le mari était bucheron et partait pour la semaine en forêt pour la taille des traverses en bois pour le chemin de fer. Les Landes ont ainsi vapeurisé dans un premier temps, puis électrifié tout le pays.

Mes grands-parents paternels étant "placés" à Paris ont confié mon père à Tante Jeanne. Il fut donc élevé dans cette maison jusqu'à l'âge de 14 ans avec ses deux cousins, Julot et Charles. Ce dernier est rentré au séminaire en 1932 à l'âge de 13 ans, et l'a quitté en 1940 au moment de l'invasion à 16 ans. Leur père est mort peu après l'invasion allemande, et les Allemands se sont installés dans le village d'à côté, Bastennes. Tante Jeanne voulait fermer alors l'établissement, mais elle fut obligée de le maintenir en activité pour les bains qui étaient fort appréciés des Allemands. C'est au cours de l'année 1942 que l'activité thermale fut arrêtée.

Après la guerre la famille s'est transformée en maraichers. De chaque côté de la maison il y avait deux grands champs exploités par Tante Jeanne et Julot. C'était surtout du choux fleur à repiquer. Tante Jeanne avait la tâche supplémentaire de les vendre sur les marchés, et en particulier sur la marché du samedi à Dax. C'était une occasion pour elle de" voir du monde" et de maintenir les relations. Après sa mort, mais seulement après, Madelon, la femme de Julot a continué les marchés.

Julot et Madelon eurent deux filles, Cécile et Renée, et un fils, Etienne.

Julot eut des activités d'écarteur landais, et son fils pris la relève et celui-ci a gagné un concour landais à Dax. Il poursuit cet passion en participant à une école taurine. (Fédération française de la course landaise)

Charles, marié à "Nanou" est entré dans l'administration préfectorale et à fait carrière à Bordeaux. Ils eurent un seul fils Pierre.

Et tous ces enfants, moi compris, se retrouvaient régulièrement pour quelques jours durant les grandes vacances. Les cabines, qui servaient à entreposer dans les vielles baignoires les choux en attente, et les chambres innocupées de l'étage étaient nos terrains de jeu.

Au temps de l'établissement, il y avait, sous les platanes que l'on voit sur la photo, un "quillet". C'est un espace pour jouer à un jeu de quilles, particulier dans le Sud-ouest. Il y en a encore parfois quelques démonstrations dans les fêtes locales.